François Denoncin, nous fera découvrir la vie si riche de la Docteure Suzanne Noël (1878-1954), longtemps parmi les "oubliées de l'Histoire", qui fut la marraine de son père, Philippe Denoncin (1924-2008). En retraite, après une carrière dans le secteur associatif de solidarité, à vocation sociale et médicosociale, en faveur de la jeunesse, François Denoncin poursuit des engagements associatifs bénévoles, en particulier pour le Don de Sang Bénévole. Il prend soin de la transmission de ce lien familial et affectif avec Suzanne Noël, et de la mémoire et bonne connaissance de son illustre « grand marraine », et œuvre bénévolement et gracieusement à la faire découvrir ou mieux connaitre notamment par des évocations et conférences auprès de tout public intéressé.

Suzanne Noël (1878-1954) fut interne des Hôpitaux de Paris, docteur en médecine, spécialisée en chirurgie réparatrice et esthétique, et pionnière dans ce domaine. Féministe influente et pionnière du Soroptimist International en France, en Europe et en Asie, elle est toujours une femme inspirante et un exemple pour les nouvelles générations, tout comme la vosgienne, Julie Victoire Daubié (1824-1874), 1ère bachelière et 1ère licenciée es Lettres en France.

Bachelière en 1903, Suzanne Noël obtient en 1905 le Certificat d’Etudes Physiques, Chimiques et Naturelles lui ouvrant l’entrée en faculté de médecine la même année. Reçue sur concours, Externe en 1908 puis Interne en 1913, à l’entrée de la guerre en 1914, elle exerce à l’hôpital Saint-Louis à Paris où des blessés de la face affluent. Pendant que tous les internes étaient mobilisés, dans des conditions extrêmement précaires, elle se dépense sans compter.

Elle participe à l'effort de guerre, également en portant secours aux blessés sur le front de l’Aisne avant leur transport à l'hôpital, et en apportant son secours à de nombreuses œuvres de guerre. Cela lui vaut la médaille d’argent de la reconnaissance française, en 1921.

Impliquée dans la cause des femmes, membre de l’Union Française pour le Suffrage des Femmes, dès 1924, elle porte sur son chapeau la revendication « Je veux voter », et en 1931, appelle les femmes qui travaillent à faire la grève de l’impôts puisque l'État ne leur reconnaît aucun droit.

Elle est aussi connue pour avoir développé, dès 1924 en France, le Soroptimist International, mouvement interprofessionnel féminin, devenu ONG, créé aux États-Unis en 1921, et pour avoir par la suite fondé d'autres clubs un peu partout en Europe continentale et en Asie. Elle fut présidente d’honneur du club de Paris et présidente fondatrice de la fédération européenne.

En 1926, elle publie un ouvrage visionnaire, La chirurgie esthétique, son rôle social, suivi d’autres publications en bulletins médicaux de 1928 à 1934, et d’un second ouvrage en 1933, La chirurgie esthétique. Elle invente des instruments de chirurgie esthétique et forme de nombreuses élèves à l’international.

De 1926 à 1936, elle parcourt le monde. Elle profite des conférences professionnelles et de ses voyages pour défendre et promouvoir les droits des femmes en vue d’ouvrir de nouveaux clubs Soroptimist.

En 1928, elle reçoit la Légion d'honneur pour sa contribution à la notoriété scientifique de la France sur la scène internationale.

En 1930, elle fonde la Fédération européenne Soroptimist, dont elle devient la première présidente.

Pendant l’Occupation, elle modifie les visages de résistants ou de juifs traqués par la Gestapo. À la Libération, elle intervient pour effacer les séquelles physiques de déportés des camps de concentration nazis.

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